Produire de l'énergie c'est puiser dans les ressources naturelles de la Terre. Toutes les énergies ne sont cependant pas égales vis à vis de l'impact sur l'environnement. Non seulement cet impact a un coût économique souvent négligé mais il introduit surtout des déséquilibres de l'écosystème dont l'espèce humaine paiera un jour les conséquences.
Choisir d'utiliser préférentiellement les énergies renouvelables c'est assurer un développement économique durable et harmonieux.


Le coût de l'impact sur l'environnement

Le développement durable apparaît aujourd'hui comme étant une nécessité. Ce type de développement économique prend en compte la protection de notre environnement au niveau local et mondial, et notament la préservation des ressources naturelles à long terme.
De nombreux travaux tentent aujourd'hui d'inclure dans le coût de production de l'énergie, les coûts de son impact sur l'environnement et de la prévention des risques technologiques.

Cette approche novatrice met en évidence les limites et dangers de la production énergétique traditionnelle :


- pollution par des oxydes de souffre et d'azote responsables du phénomène des pluies acides ;
- renforcement de l'effet de serre lié à l'utilisation intensive des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) ;
- incidences de la grande hydroélectricité sur les écosystèmes des fleuves ;
- risques technologiques, durée et coût de la gestion des déchets de l'industrie nucléaire.


Le coût du transport et de la distribution

Une grande partie du monde ne sera sans doute jamais raccordée aux réseaux électriques dont l'extension s'avère trop coûteuse pour les territoires isolés, peu peuplés ou difficiles d'accès. Même au sein de l'Europe occidentale de tels "sites isolés" ne sont pas exceptionnels.
Actuellement trois milliards d'habitants issus des zones rurales des pays en développement ne consomment que 1 % de l'électricité produite dans le monde.


Le coût de l'indépendance

Les chocs pétroliers des années 70 ont démontré les risques économiques et géopolitiques de la production d'énergie reposant sur l'exploitation d'énergies fossiles, dont les réserves sont mal réparties et épuisables. Les énergies renouvelables permettent de réinjecter les dépenses consacrées à l'énergie dans l'économie locale.


Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables utilisent des flux d'énergies d'origine naturelle (soleil, vent, eau, croissance végétale, géothermie...). Elles constituent donc une alternative aux énergies fossiles à plusieurs titres :

- Elles sont inépuisables.
- Elles autorisent une production décentralisée adaptée à la fois aux ressources et aux besoins locaux.
- Elles préservent l'environnement car elles n'émettent pas de gaz à effet de serre, ne produisent pas de déchets et n'entraînent ni risques majeurs, ni nuisances locales significatives.



L'effet de serre

Les analyses climatiques mettent en évidence la corrélation existant entre la concentration de CO2 dans l'atmosphère et les températures moyennes enregistrées au cours des âges. Le recours aux combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) induit une présence accrue du CO2 dans l'atmosphère qui, par renforcement de l'effet de serre, peut entraîner à plus ou moins long terme, de graves désordres climatiques.
Ainsi les experts réunis par l'ONU (GIEC) estiment que si aucune précaution n'est prise, l'augmentation de la température pourrait atteindre de 2 à 5 °C d'ici à 50 ans. Les conséquences prévisibles sont inquiétantes : sécheresse entraînant une modification de la végétation et pouvant conduire à la désertification de certaines zones, fonte des glaciers et réhaussement du niveau des mers de 10 à 60 cm, entraînant l'immersion de régions côtières habitées.


Les Accords de Kyoto

Les quinze pays de l'Union Européenne ont récemment ratifié le protocole de Kyoto, destiné à lutter contre le réchauffement climatique. Signé à Kyoto (Japon) en 1997, ce texte demande aux pays industrialisés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne sur la période 2008-2012.
A l'occasion de la ratification, Margot Wallström, la Commissaire européenne pour l'Environnement, a parlé de " moment historique pour les efforts de lutte contre le changement climatique " et a souligné le besoin de s'y rallier, tant pour les Etats industrialisés que pour les pays en développement. " Tous les pays doivent agir, mais les pays industrialisés doivent prendre la tête du mouvement ", a-t-elle indiqué, demandant instamment aux Etats-Unis de revenir sur leur décision.

Car pour entrer en vigueur, le protocole de Kyoto doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions de dioxyde de carbone des Etats industrialisés.
Et alors qu'aujourd'hui, 70 pays totalisant 26,6% des émissions l'ont ratifié et que 41 autres Etats l'ont signé, le président américain, George Bush, a abandonné le protocole de Kyoto au printemps 2001, arguant qu'il handicaperait l'économie du pays. L'accord prévoyait pour les Etats-Unis une réduction de 7% des émissions par rapport au niveau de 1990, au lieu de quoi les dernières décisions politiques les feront augmenter de 30% d'ici à 2010.

Les Etats-Unis sont le pays qui rejette le plus de gaz à effet de serre au monde et rien de véritablement significatif ne pourra être fait sans leur participation. Notons que la décision américaine a lieu dans un moment de leur histoire caractérisé par le repli sur soi, la vulnérabilité et une fermeture sur le monde dont le patriotisme ne cache que suffisance et déni pour le reste de l'humanité. On ne saurait également ignorer les liens "plus qu'étroits" qui existent entre le président américain et les lobbys industriels...(et pétroliers)

Pourtant, la raison nous impose de considérer un fait qui, lui, est indépendant de toute tendance politique, ne repose sur aucune idéologie, touche tous les hommes de façon égale et, tel une épée d'Amoclès, menace de s'abattre sur nous : la planète se réchauffe. Les ressources d'énergie fossile s'amenuisent et le climat a déjà commencé à changer. Plus que venir aux urnes, un vrai geste citoyen aujourd'hui consisterait à prendre en compte ces réalités et à agir en conséquence. Sans compter que les alternatives qui se présentent à nous sont économiques et avantageuses : il s'agit bien sûr des énergies renouvelables.


Une économie en cycles fermés ?

L'idée selon laquelle l'activité humaine a un impact (souvent négatif) sur son environnement est aujourd'hui un cas d'école. Et si les hommes ne sont que partiellement des êtres de nature, ils savent pour autant apprécier les multiples services, irremplaçables, qui leur sont rendus par la nature (en termes de qualié de vie). D'autre part, certaines des plus belles et des plus grandioses réalisations humaines s'inspirent directement d'exemples tirés du monde animal et naturel (avion, barrages, radars...). Il s'agirait à présent de s'inspirer d'une des caractéristiques les plus admirables de la nature : son fonctionnement en cycles fermés.

Baser une économie sur des cycles fermés permettra de minimiser l'impact négatif de l'activité humaine sur l'environnment et s'inscrit directement dans l'objectif d'atteindre un développement de type durable. " Cycles fermés " sont synonymes de tri, de recyclage, de ré-introduction de pièces dans les chaînes de production,... et la liste est longue. Il ne s'agit pas d'un rêve, ni d'une utopie ; le savoir nécessaire à la mise en place et au fonctionnment d'une économie en cycles fermés est d'ores et déjà disponible, seuls manquent la prise de conscience des enjeux à tous les niveaux de la société et une volonté de s'attaquer à ces questions.

Accès à l’électricité

2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à l’électricité
95% des habitants des pays industrialisés bénéficient de l’électricité
10% des Africains bénéficient de l’électricité
répartition mondiale de la consommation d’énergie : Europe 36%, Amérique du Nord 30%, Asie 25%, Afrique/Moyen-Orient 6%, reste du monde 3%.
Énergie dans l’Union européenne
Consommation intérieure brute d’énergie pour l’ensemble des 15 pays de l’Union européenne (en %, 1998).
Source : Commission européenne, DG Energie et Transport


Consommation d’énergie finale moyenne par secteur en Europe :


Photovoltaïque dans l’Union européenne
Capacité photovoltaïque annuelle installée dans l’Union européenne en MWc
Source EurObserv’ER

PAYS 1999 2000
Allemagne 15,6 18
Autriche 2,8 3
Pays-Bas 2,7 3
France 1,5 1,5
Espagne 1,2 1,1
Italie 0,8 1
Reste de l’UE 1,45 1,5
Total UE 26,05 29,1


Éolien dans l’Union européenne
14 000 MW sont aujourd’hui produits dans le monde à partir de l’énergie éolienne. A elle seule, l’Europe assure 70% de la production mondiale d’énergie éolienne. La France arrive au 13e rang mondial avec 23 MW produits.
Puissance éolienne installée dans l’Union européenne en MW
Source EurObserv’ER

PAYS 1998 1999 2000
Allemagne 2 875 4 445 5 432
Danemark 1 450 1 742 2 281
Espagne 834 1 530 2 235
Pays-Bas 363 410 444
Grande-Bretagne 334 356 391
Italie 180 286 350
Suède 150 220 231
Reste de l’UE 241 343 566
Total UE 6 427 9 332 11 930


Solaire thermique dans l’Union européenne
Surfaces de capteurs solaires thermiques installés dans l’Union européenne, en milliers de m2
Source EurObserv’ER

PAYS 1998 1999
Allemagne 2 630 3 100
Grèce 2 493 2 650
Autriche 1 884 2 042
France 654,6 674
Espagne 341 360
Danemark 294 311
Italie 250 268
Pays-Bas 206,5 234,2
Portugal 215 223
Grande-Bretagne 207 216
Suède 150 160
Finlande 90 91
Belgique 18 21
Irlande 1,5 1,6
Luxembourg 1 1,1
Total UE 9 435,6 10 352,9


Hydraulique dans l’Union européenne
Capacité hydraulique de grande et petite puissance installée dans l’Union européenne, en MW
Source EurObserv’ER

PAYS
Grande hydraulique
(1999)
Petite hydraulique
(1998)
France 25 350 2 000
Italie 19 960 2 200
Suède 16 260 970
Espagne 15 454 245
Autriche 11 400 820
Allemagne 8 930 1 380
Portugal 4 500 245
Grande-Bretagne 4 290 165
Finlande 2 925 305
Reste de l’UE 5 845 245
Total UE 114 914 9 878


Énergies dans le monde
Consommation intérieure brute d’énergie primaire en 1998, par secteur et pour quelques pays du globe (pour les autres pays, visitez le site de l’Agence Internationale de l’Énergie).
Source : IEA

PAYS renouvelable* hydraulique charbon pétrole gaz nucléaire
Canada 4,3 % 12,1 % 12,2 % 34,7 % 28,9 % 7,9 %
Etats-UnisE 4,1 % 1,2 % 23,6 % 38,9 % 22,8 % 8,5 %
Mexique 8,8 % 1,4 % 4,5 % 62,3 % 21,3 % 1,6 %
Pérou 30,3 % 8,2 % 3,0 % 56,1 % 3,3 % -
Argentine 4,9 % 3,7 % 1,2 % 42,3 % 44,7 % 3,1 %
France 4,4 % 2,2 % 6,4 % 35,5 % 12,8 % 39,8 %
Russie 2,0 % 2,3 % 16,3 % 21,3 % 53,3 % 4,7 %
Allemagne 1,3 % 0,4 % 24,3 % 40,6 % 21,1 % 12,2 %
Suède 15,0 % 12,1 % 5,1 % 30,5 % 1,3 % 36,2 %
Grèce 4,1 % 1,2 % 33,3 % 58,8 % 2,7 % -
Algérie 0,4 % 0,2 % 1,7 % 27,5 % 70,1 % -
Maroc 4,5 % 1,6 % 27,0 % 66,6 % 0,3 % -
Congo 85,8 % 3,5 % 1,7 % 9,1 % - -
Afrique du Sud 10,8 % 0,1 % 73,7 % 11,1 % 1,0 % 3,2 %
Éthiopie 93,2 % 0,8 % - 6,0 % - -
Chine 20,3 % 1,7 % 56,9 % 18,8 % 1,9 % 0,4 %
Inde 40,1 % 1,5 % 33,7 % 19,0 % 4,1 % 0,6 %
Thaïlande 19,4 % 0,6 % 10,1 % 49,8 % 20,0 % -
Japon 2,0 % 1,6 % 16,6 % 51,1 % 11,7 % 17,0 %
Indonésie 38,7 % 0,7 % 7,7 % 32,5 % 20,4 % -
Australie 2,2 % 1,3 % 43,1 % 33,6 % 16,9 % -

* Comprenant les énergies renouvelables officiellement commercialisées et celles puisées par les populations locales sur les ressources naturelles, par exemple le bois dans de certains pays du Sud.