Seul le rayonnement solaire peut fournir un gisement énergétique
distribué à peu près équitablement sur toute la
surface du globe terrestre et assuré d'une disponibilité éternelle.
Il existe deux grandes voies pour exploiter cette énergie : la convertir
en chaleur ou en électricité (c'est le solaire "direct")
ou exploiter la force des vents qui trouvent leur origine dans les gradients
de température entre l'équateur et les pôles. Et cette ressource
pourrait suffire à combler les besoins de l'humanité avant la
fin de ce siècle.
Bien qu'environ 0,25 % seulement du rayonnement solaire total soit converti
en énergie éolienne, cette ressource — éminemment
renouvelable — est théoriquement d'un ordre de grandeur (au moins)
supérieure aux besoins de l'humanité, calculés très
généreusement. En pratique, seule une fraction du total éolien
est techniquement et économiquement exploitable. Mais cette fraction
couvre encore largement les besoins prévisibles pour le siècle
qui commence, compte tenu d'une croissance inexorable de l'appétit d'énergie
résultant de l'expansion économique et démographique.
Cette opportunité est connue depuis un demi-siècle, exactement
depuis le rapport édité par la Commission Paley, nommée
par le Président américain Harry S. Truman, en 1952. Ce rapport
concluait que les sources d'énergie renouvelables — et en premier
lieu l'éolien — offraient un potentiel bien plus important que
l'électronucléaire, et économiquement plus attractif, pour
assurer une garantie d'approvisionnement à long terme face aux risques
menaçant les fournitures de pétrole.
Il aura fallu attendre quatre décennies pour que cette prévision
commence à se vérifier dans les faits, puisque la puissance électro-éolienne
totale installée dans le monde a progressé en moyenne de 10 %
par an pendant la dernière décennie du XXe siècle, doublant
même entre 1994 et 1997, pour passer le seuil des 10 000 MW en 1999. C'est
aussi au cours de cette décennie que furent conduites des études
sérieuses sur le potentiel éolien réellement exploitable,
sur les perspectives de progrès techniques et sur les coûts réels
d'exploitation de cette ressource. La première de ces études,
inclue dans le rapport Johansson de 1993 sur les énergies renouvelables,
faisait apparaître un potentiel théorique d'électricité
éolienne de 498 000 TWh/an, pour le seul gisement disponible au-dessus
des terres.
Toutefois, le gisement matériellement exploitable (voir tableau) n'était
évalué qu'à 53 000 TWh/an pour tenir compte des impossibilités
matérielles dans les zones fortement urbanisées et les régions
inaccessibles pour des raisons techniques (montagnes, grandes zones forestières,
calottes glaciaires) ou écologiques (zones de protection de la faune
et de la flore). Néanmoins, les auteurs du rapport démontraient
qu'il suffirait d'implanter des capteurs éoliens sur seulement 1,3 à
3 % de la surface terrestre (selon les régions) pour obtenir ces 53 000
TWh (soit quatre fois la production globale d'électricité de 1995).
Comment ça marche?
Le vent, est une énergie diffuse générée par les
thermiques (effets de réchauffement et de refroidissement de la terre).
C'est après l'homme et l'animal, la première source d'énergie
mécanique qui a été utilisée, notamment pour la
navigation à voile et les moulin à vent. Plus récemment
des éoliennes mécaniques ont remplacé les moulins de pierre,
de toile et de bois pour assurer le pompage et la distribution de l'eau pour
le bétail.
Les éoliennes ou aérogénérateurs, sont principalement
utilisées aujourd'hui pour la production d'électricité
Un aérogénérateur transforme une énergie mécanique
en énergie électrique.
La rotation des pales exposées au vent fait tourner une génératrice
qui produit de l'électricité.
Schéma de principe
Selon sa taille, l'installation peut alimenter un utilisateur isolé,
on parle de production décentralisée, ou devenir une véritable
centrale de production d'électricité, on parle dans ce dernier
cas de "fermes éoliennes".
Une fois installées, les éoliennes ne requièrent que peu
d'entretien. Seul le vent travaille ! Une gestion électronique à
distance permet une surveillance régulière de la production.
Le potentiel
Source : European Wind Energiy Atlas
Vitesse du vent (en m/s) à 50m du sol suivant 4 types
de topographies différentes
Plaine
Bord de mer
Pleine mer
Collines et Montagne
> 7,5
> 8,5
> 9
> 11,5
6,5 - 7,5
7 - 8,5
8 - 9
10 - 11,5
5,5 - 6,5
6,9 - 7
7 - 8
8, - 11
4,5 - 5,5
5 - 6
5,5 - 7
7 - 8,5
< 4,5
< 5
< 5,5
< 7
Les zones foncées représentent les zones de fort vent
Les utilisations
Il existe deux modes de production d'électricité :
Décentralisée : c'est lorsque l'éolienne
n'est pas raccordée au réseau électrique.
C'est souvent le cas des sites isolés et d'accès difficile comme
les gîtes et les fermes de montagne ou encore les îles. On utilise
en général des machines de petite puissance ( jusqu'à 25
kWatts).
Dans cette configuration l'énergie est en partie stockée dans
des batteries par l'intermédiaire d'un redresseur qui lisse le courant
et d'un chargeur qui contrôle le stockage. Ensuite le courant est directement
utilisé en continu ou en alternatif à l'aide d'un onduleur.
Raccordée au réseau : c'est lorsque les éoliennes
débitent leurs kW électriques directement dans le réseau
de distribution.
Ce sont de grosses installations dont la puissance par machine peut atteindre
1500 kWatts
Certains reprochent aux éoliennes de défigurer le paysage. Pourtant,
comparées à toute autre installation de production d'énergie,
leur présence est plutôt discrète. D'autres, nettement plus
nombreux, les trouvent élégantes et majestueuses, avec leurs grandes
pales qui tournent lentement dans la lumière. Au point de venir admirer
les sites en grand nombre. N'oublions pas que ces éoliennes feront, dans
quelques dizaines d'années, la fierté de notre patrimoine, comme
les Pavillons Baltard, le viaduc de Garabit ou les grands barrages dont personne
ne conteste aujourd'hui l'intégration au paysage.
C'est l'aspect qui bénéficie le plus des progrès réalisés
sur le profil des pales, sur les organes de transmissions internes et sur les
génératrices. Aujourd'hui, le niveau sonore à 150 mètres
d'une éolienne ne dépasse pas 50 dB, soit moins que celui d'un
bureau. Le bruit tombe et devient imperceptible à 400 mètres et
dans la plupart des cas, le bruit du vent couvre celui des éoliennes
! Une performance facile à vérifier sur place.
L'impact écologique
Ce terme recouvre un ensemble de nuisances dont on rend responsables les éoliennes.
Les premières concernent les dégradations du site. Comme pour
tout ouvrage, l'installation d'une éolienne suppose une mise en chantier
avec création de voirie. Mais une éolienne reste une construction
légère qui s'effectue rapidement et sans nuisances importantes
: l'éolienne de Dunkerque a été installée en 15
jours !
Autres dégradations attendues sur le site : celles imputables à
la circulation des visiteurs. Cette question s'aborde comme pour tout site touristique.
Il appartient à la Région de valoriser le lieu en faisant respecter
les règles nécessaires à la préservation de l'environnement.
On a aussi reproché aux éoliennes de provoquer la mort de nombreux
oiseaux. Des études poussées sur les couloirs de passage des oiseaux
permettent d'affiner les implantations et de respecter efficacement l'avifaune.
Il faut tout de même noter que les dégâts causés aux
oiseaux par les éoliennes sont insignifiants comparés à
la route ou aux lignes à haute tension.
Les influences radio
Les blindages et les anti-parasitages rendent négligeables les effets
électromagnétiques des appareils et des lignes sur les équipements
domestiques ou de télécommunications.
L'emprise au sol
En occupant seulement 1 % de la surface totale du site, les éoliennes
et leurs équipements sont peu gourmands en mètres carrés.
La plupart du temps, le site conserve son activité initiale, industrielle
ou agricole.